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YAKAFOKON, #on-se-sort-les-doigts, l’histoire secrète d’un Objet Virtuel Non Identifié ☞


Par Fabrice Pawlak – Temps de le lecture : 10 min


QUI EST FAB ? (◔◡◔)
Fabrice Pawlak, cofondateur en 2018 de l’agence Serendip, accompagnateur B2B dans la transition.
Contact : fabrice@agence-serendip.com


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En 2019, mon rôle dans les 3TS (Terra, Toogo, Togezer, Serendip), c’est “DEMAIN”, le gars dans la vigie qui regarde où l’on va avec ses jumelles un peu floues, et qui trouve qu’on s’approche un peu trop d’un énorme iceberg qui fond à vue d’oeil.

         
 
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Printemps 2019 : j’emmène ma fille sur les routes de France de concours en concours d’entrée en école de commerce. Je suis inquiet car elle ne maîtrise pas les nuances de la langue française et ne sait même pas qui est Charles de Gaulle à quelques mois de son bac (moi non plus j’y croyais pas au début)… alors durant les longs trajets, je la prépare aux questions typiques sur l’avenir qu’on pose dans un jury d’école de commerce. On parle et on parle encore, et elle finit par connaître par coeur sa fresque du climat-énergie-pib-démographie-avenir…

À mon retour à la maison, je finis par me questionner sur l’intérêt pour elle de faire des études de commerce en 2020 puis j’en viens rapidement à me questionner sur le sens de ce que je fais moi-même… et je me mets à étudier avec frénésie le sujet. 
Je ne savais pas encore que j’étais entré en transition moi-même.

Je reste bloqué sur le sujet tout l’été, à écouter plusieurs podcasts par jour, un casque sur les oreilles et je reste vague quand mon fils me demande ce que je suis en train de faire, incapable de répondre devant le flot immédiat d’émotions, et c’est sans doute mon moment de bascule…alors je commence à partager tout cela avec des proches, parfois des collègues, souvent les deux. Et ça reste mon rôle professionnel, “DEMAIN”. Je commence doucement à m’exposer, je prends de la caillasse mais je sais que c’est normal car je l’ai lu, j’ai tout lu, je suis incollable, jour et nuit. Et je me dis: “ce qui me sépare des others ? 6 mois !”

C’est ainsi que je commence à rencontrer du monde, du rézo, à converser avec des amis, des collègues, à “muer” vers un type pour lequel “rien ne sera plus comme avant”. Vers septembre, je lâche prise totalement, je me mets pleurer sans aucune gêne plusieurs fois par semaine. L’épisode le plus parlant, c’est lors de mon seul rendez-vous pris dans le hall de top resa, à Paris : j’ai rendez-vous avec Laurent de Terre Cambodge, pour peut-être rejoindre la Togezer, rien de plus classique. J’attends tranquillement 20 minutes que Laurent finisse son rendez-vous, assis sur une chaise, peinard. C’est la première année que ça m’arrive : en une semaine de salon, j’ai passé 45 minutes sur le salon, les choses ont changé, c’est palpable, et ce qui est devenu important, c’est ce qui se passe autour du salon, et pas dedans.
Laurent me salue, il arbore son grand sourire habituel, me raconte les 20 ans de Terre Cambodge, on boit un coup, puis vint mon tour de lui dire “pourquoi Togezer c’est génial”. Et poum, de manière complètement inattendue, je me mets à chialer… et je ne sais pas pourquoi. Laurent me dit: “te mets pas dans cet état, je m’abonne !”. Mission accomplie, je reviens sur le breakfast Togezer, poum, je rencontre Alison Nader (je connais bien son père), et bim, on pleure ensemble à l’évocation de son histoire familiale. Bref, ces semaines de septembre-octobre 2019, j’ai lâché prise totalement, et j’ai rencontré plein de mondes, et j’ai vécu des expériences et rencontres inhabituelles. 
Sans le faire exprès, je me suis construit un nouveau réseau très uni de gens qui ont décidé de changer de vie. Fin de la séquence émotion.

Mes conclusions personnelles à ce moment :

La seule et meilleure solution, c’est de réagir massivement, urgemment, collectivement vers un monde low-tech et low-carbone, et de changer notre rapport au monde. Et cela commence par moi, évidemment, sinon cela ne marche pas. Je constate qu’il y a des millions de personnes comme moi qui pensent cela, et qui agissent depuis déjà 1 mois, ou 6 mois, ou même depuis 20 ans. Il s’agirait de faire moi aussi ma part de colibri… quelle est la mienne ?
La mienne est sans doute de tenter de sensibiliser le maximum de personnes autour de moi, je peux en toucher une centaine, et parmi elles, une dizaine fera comme moi, et ira faire pareil, etc. Ça ferait de moi un gros colibri.

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Chacun son truc, ses compétences.
Moi, je fais une médiathèque sur un Gsheet, composé du best of des références parcourues en 6 mois, que j’améliore de semaine en semaine. Ça fait gagner des jours de travail à un débutant. Et ça marche.

Il s’agit d’une sorte de librairie de liens organisés en étapes, qui traitent de « comprendre le monde de demain ». L’initiative est personnelle, informelle, liée à mon activité chez Togezer/Serendip.
Au début, j'avais une dizaine de personnes intéressées puis une vingtaine au bout de quelques mois. Et c’est ainsi que commencèrent les ateliers digitaux. Simplement, les participants avaient besoin de se rassembler et de partager leurs avis, leurs émotions, leurs expériences, avec le prétexte que je leur conseille telle ou telle lecture.
J’ai alors compris, chemin faisant, que la médiathèque avait 3 vertus:

- pour moi : celle de faire mon colibri, de me sentir utile
- pour tous : de ne pas rester isolé (car le matos, au départ, est très anxiogène).
- l’action, le meilleur remède.

Alors naturellement, j’ai appelé la médiathèque “les Ecooliques Anonymes” car la partie émergée du club, c’était les rencontres faites et des moments de vérité à chaque réunion.
Puis j’ai commencé à organiser le truc en différentes étapes :
Etape 1 : le constat - beaucoup de sciences, matos indiscuté et indiscutable.
Etape 2 : aller plus loin.
Les références du “aller plus loin”, c’est sans doute la partie la plus sympa. Ça fonctionne un peu comme un bon blockbuster : au début (étape 1), ça craint et ça s’empire de lecture en lecture, le choc est rude, l’éco-dépression est proche, on commence à penser à faire son compost et à sentir mal en allant chercher du pain en voiture, et on s’accroche, on continue et vraiment on est proche de se cacher sous son siège. C’est le moment ou l’on s’engueule avec sa famille un soir de Noël, et à avoir du mal à trouver du sens à son boulot, à ses week-ends, à pleurer pour rien. On passe plusieurs étapes des “7 étapes du deuil” en seulement une poignée de semaines, on sent sa pyramide de Maslow attaquée à sa base, on se fait des apéro-écolo avec de la viande blanche, on regarde sur internet l’achat d’un village abandonné et on fait la liste des gens avec qui on pourrait partager le bunker. On est au fond du trou, et on comprend qu’on est un drogué au pétrole ou à son compte en banque.
Le milieu du film, c’est quand tu rêves de Pierre Rhabi déguisé en colibri, avec à ses cotés le beau Pablo tout nu qui plante des carottes et Janco qui vous pointe du doigt en vous gueulant: “t’as pensé à ton bilan carbone ?”.
C’est pas gagné cependant : il faut l’équivalent d’un Covid-19 (en baisse de GES) de plus par an pour les 30 prochaines années si on veut rester sous les +2°C, c’est dur à digérer…

Alors commence l’étape 2, passionnante, rayonnante, brillante,  deuxième partie du film, on se dit qu’on va peut-être sans sortir avec magic Brain Gaël, Rob l’audacieux et l’ingénieux Bihouix, car des solutions, ils en ont plein dans leur sac.

Oui, il suffirait de se sortir les doigts : éco-psychologie, low tech, low carbone, permaculture, économie circulaire, techologie, l’art du récit, le voyage autrement, la RSE, biais cognitifs & gestion des émotions,... y en a pour tous les goûts.

Et vu que cela devient tout d’un coup carrément réjouissant et motivant, je change alors le nom du club pour le YakaFokon, car il s’agit de cela. On verra si cela change encore dans quelques mois pour la Yapluka...

En attendant, c’est le Yakafokon, le club qui rassemblent ceux qui ont décidé de-se-sortir-les-doigts et qui sont résolus à prendre leur avenir en main, ceux qui veulent oser se réinventer, ceux qui veulent prendre part au défi du millénaire, chacun à sa manière, comme il peut.

Je ne le savais pas au départ, mais je l’ai découvert au fil de l’eau :
l’étape 2 permet pour beaucoup de s’inventer un avenir dans la transition, et de réaliser un virage sérieux, qu’on ait 20, 30 ou 70 ans. On a de tout au Yakafokon, des connus, des inconnus, des chômeurs, de grands entrepreneurs, des experts, des picoreurs, des gens qui ont vu de la lumière et qui sont ressortis d’autres ou qui sont restés, des copains, des copains de copains, des collègues de plus en plus nombreux, des concurrents devenus des compagnons de route, des copains devenus des amis. Bref, l’étape 2, moi j’adore. Un vrai club de rencontres !

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C’est sur, le confinement a fait exploser le serveur… 200 nouveaux Yakafokon en 3 semaines… je fus débordé et j’ai appelé à l’aide. Aujourd’hui 28 avril, nous sommes 3 membres actifs du Yakafokon, c’est-à-dire 3 personnes à bosser gratos et à dédier quelques heures par semaine à la gestion du club : Tom & Sarah, mes associés de Togezer. 

 C’est ainsi qu’on a dit : 
Togezer est le premier sponsor du Yakafokon, par les heures bénévoles qu’on y passe et par la mise à disposition de sa Gdrive et de quelques outils précieux.
Vous connaissez donc maintenant le lien entre Togezer et le Yakafokon.

Le webzine Yakafokon a sa propre histoire et vous lisez le numéro 3, et cela appartient à Togezer. Mais voilà, les cours de Janco ont eu raison de nos ambitions togezeriennes. Togezer va progressivement quitter le tourisme consumériste pour plonger dans le voyage au sens large. Il existe plein de manières de voyager : autrement, près de chez soi, moins souvent et plus longtemps, en train, dans les livres, dans les films, dans sa tête, à travers son écran, comme avant mais en mieux. Nous comptons repenser le voyage et explorer tous les possibles du voyage. Voire on ne peut plus faire autrement. Donc le webzine Yakafokon va évoluer dans les prochains numéros tout comme la communauté Togezer, tout comme le rôle de Togezer. Nous sommes cependant freinés par les contingences matérielles, et oui, Tom, mon associé principal, vient d’acheter une maison et il faudra bien rembourser le crédit tous les mois. Donc ne vous inquiétez pas trop non plus ! On va continuer à devoir gagner de l’argent donc à vous faire gagner de l’argent. Le monde continue de tourner pour nous aussi. Business as usual. 
On pense donc que le meilleur moyen de rembourser le crédit de Tom, c’est de vous aider à rembourser votre crédit à vous, et que le pari à faire, c’est de fédérer les professionnels du voyage qui quittent progressivement le tourisme de conso pour en faire du voyage vertueux, et de tenter, avec l’arrogance ou l’humilité qu’on nous connaît, de réinventer le voyage. Pas tout seul hein ? On va s’aider à le faire, et nous, on pense que la communauté Togezer à un bel avenir (sobre) devant elle. 
Le club Yakafokon, c’est notre socle de formation, pour amener tout le monde au même constat, pour enfin réfléchir, ensemble, à comment faire différemment.

J’ai largement atteint mes objectifs personnels et initiaux de colibri :
Un poto qui “était dans le tourisme” a lancé son “Yakafokon” au Brésil, et ça marche, et il a plein d’ambition. Oui, nous lançons une version Brésil de Togezer-yaka-box…
Un autre poto gère une communauté de 20000 entraîneurs de handball. Alors on réfléchit ensemble à un Yaka pour parents de joueurs, pour les clubs, à une plateforme,... lui rêve de redéfinir un handball vertueux. On y va et on verra bien.
Sarah, c’est la régie, la com, le sourire de Togezer… Sarah devait nous quitter il y a quelques mois, et une bonne dose de Yakafokon plus tard, elle prend en main le sujet de la techologie, ou de la techno digitale sobre. La branche techologie de Togezer est née et on compte bien vous vendre de nombreux services.
Serendip lance sa Transiterie (autre article), ou la Serre’n deep, village digital ou on refait le monde à plusieurs, et c’est carrément écologique et un bon usage du numérique plutôt que de se rassembler à 10000 à Berlin en mars. On réfléchit en ce moment à des caravanes digitales...

La semaine dernière, je fêtais mes 50 ans et je reçus beaucoup d’amour, et je fus l’invité surprise d’une fiesta digitale avec 50 personnes. Mon cadeau ? Un montage des copains avec Cochet puis Janco qui me souhaitent un bon anniversaire. Angela, member Togezer russe, m’apprend ce jour-là que je suis né le même jour que Lénine, mais aussi le même jour que le jour de la Terre, le 22 avril 1970. Et vous savez quoi ? J’ai monté ensuite Terra ! Mais alors, aurais je vu Jésus courir nu dans la forêt ou c’était juste le beau Pablo ? On vous attend au Yakafokon.

Fabrice, sérendipien since 1970.

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Techniquement :
Le Yakafokon webzine : http://yakafokon.togezer.travel/
Formulaire de demande d'accès à la médiathèque : https://jointogezer.typeform.com/to/dCBBid 
Prog complet des ateliers yakafokon : https://www.togezer.travel/agenda-agent-de-voyage
Replay pour débutant:  https://youtu.be/XekzpWN_z6E
Ateliers 0:  https://www.weezevent.com/yakafokon-comprendre-demain
Ateliers 1: https://www.weezevent.com/yakafokon-1
Ateliers 2: https://www.weezevent.com/yakafokon-2