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Catégorie : A la Une : Découvrez le nouveau Yakafakon

Et maintenant : Action ✔

Par Thomas Loubert – Temps de lecture : 7 min

L’ÉDITO DE TOM
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QUI EST TOM ? (◔◡◔)
► Tom, Thomaz, Toto, c’est le cofondateur de togeZer.


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Je vais vous épargner la phase de constat, ma vision de la situation globale qui n’intéressera pas grand monde à part mes parents et mes soeurs qui seront sûrement très fiers ! 
Je vais me focaliser sur ce qui me semble essentiel et la priorité du moment : l’ACTION.
Que fait-on maintenant ?
Comment avance-t-on ?
Quelles conclusions pouvons-nous sortir de ça ?
Et surtout, comment les appliquer à nos entreprises ?

Une vision sans action n’est qu’un rêve; de l’action sans vision ne fait que passer le temps; la vision conjuguée à l’action peut changer le monde.❞

Joel Barker


La formation
Voilà près de 9 mois que je me forme et me passionne sur les causes, les conséquences du réchauffement climatique et surtout sur les solutions à y apporter. 
J’ai forgé pendant cette période de réelles convictions qui ont vacillé au début de la crise du coronavirus.
Toute la sécurité financière de ma famille dépend du tourisme ( je suis associé d’un regroupement de réceptifs, co-fondateur de Togezer et ma femme gère un hôtel.)

Et tout à coup, tout s’arrêtait.

Le choix le plus confortable aurait été de se mettre en hibernation, d’attendre patiemment un retour à la “normale”, de retourner dans ce système sur lequel j’avais émis tant de doutes…de remplir les caisses et de remettre la révolution à plus tard…

                                             
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Mais chez Togezer, cela ne nous ressemblait pas. Il fallait transformer cette crise en une opportunité ! 
C’est le moment d’accélérer nos plans et de confronter nos convictions à la réalité.

De nombreuses discussions avec nos associés, m’ont fait prendre conscience du côté urgent et indispensable de former les gens. Ceux qui ne sont pas formés ne comprennent pas nos réactions, nos choix. Ils doutent et sont convaincus par notre énergie, je crois.

Hasard du calendrier ?
Au début de la crise, Fabrice lançait un club indépendant et à but non lucratif : le Yakafokon.
Objectifs : partager à ceux qui le souhaitent les sources qu’il avait récupéré pendant son auto-formation et accompagner les gens dans leur formation, leur donner la parole dans des ateliers d’échanges.
Je l’ai rejoint il y a quelques semaines et cet exercice s’avère passionnant – animer ces ateliers permet aux gens d’avancer et nous avons des échanges très riches.
Mais le constat le plus net est surtout que toutes les personnes qui y participent et se lancent dans la formation arrivent aux mêmes conclusions.
Et tous réfléchissent à comment faire évoluer leur entreprise, y intégrer leurs équipes et mettre en place des actions concrètes.

Tous sont impactés, même au sein de nos équipes où tous se sont posés de nombreuses questions. Comme Emma, qui travaillait avec nous et qui enceinte, découvrait dans quel monde sa fille allait arriver.

Togezer a donc décidé de rendre obligatoire à tous ses membres la participation au moins au premier atelier du Club Yakafokon.

Nous pensons que ce sera plus marquant si chaque fondateur, gérant de société est convaincu et fait le même constat que nous.
Nous aurions pu faire un label et l’imposer de manière verticale, mais nous souhaitons co-construire les solutions et nous souhaitons que ces changements deviennent une évidence. Pour cela, la clé c’est la formation.

Des entreprises sobres
Pendant cette période de formation , nous nous sommes également rendu compte de l’importance de rendre nos entreprises sobres en dépenses d’énergie et surtout numériquement parlant.
Ce rapport de The Shift Project est édifiant sur le sujet.

En tant qu’entreprise on se soucie surtout de comment rendre sa production (de voyages ou autres) plus verte, car on y voit un levier marketing évident. Vous pourrez voir dans ce numéro l’exemple de Shanti qui explore le Slow Travel par exemple.

Il est cependant nécessaire d’avoir une réflexion plus profonde à ce sujet et cela passe aussi par repenser ses outils technologiques internes.

Comme vous le voyez, le site sur lequel vous naviguez en ce moment est un site que l’on qualifie de “low-tech”, il consomme moins d’énergie que d’autres sites au design plus riche.
Sarah se passionne sur le sujet actuellement et va retravailler les sites de Togezer.

Togezer va donc proposer rapidement à ses membres de passer leurs sites en site low-tech et surtout de vous former sur les raisons pour lesquelles vous devez faire ce choix.

En chemin, et fort du retour d’expérience de tous ceux qui vont participer à cela, nous serons probablement en mesure dans quelques mois de monter un “cahier des charges” sur “ Comment rendre mon réceptif plus sobre?”

Comment entamer la transition ?
Évidemment, vous pourrez être séduit par ces bonnes intentions et rapidement vous allez douter.
“Si je change drastiquement de stratégie et de marché , est-ce que j’aurais une clientèle pour cela ? Est-ce que je ne risque pas de tout perdre ?“

Nous restons des entrepreneurs, nous avons des familles à faire vivre et notre souhait n’est pas de changer le monde d’un coup d’un seul.
L’objectif ici est de jouer le même rôle que le colibri dans la fable amérindienne et également de jongler constamment avec nos contradictions.
Exercice difficile et très souvent jugé par nos proches…

Ainsi chez Togezer, nous pensons qu’aider nos membres à se former , leur donner les moyens d’être plus sobres, c’est l’étape 1.

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En parallèle de cela, nous allons monter des collections de voyage VERTUEUSES, INTELLIGENTES et aider nos membres à construire un argumentaire commercial pour pouvoir proposer systématiquement des alternatives aux voyages classiques.

Vous trouverez dans ce numéro plusieurs pistes de réflexion : comme Guillaume qui propose d’associer Voyage et cinéma ou Laurent qui dresse quelques pistes sur l’art de voyager .

Si chaque membre de Togezer arrive à convaincre 5% de ses clients B2B ou B2C de faire un voyage plus sobre et plus intelligent en 2021 – nous pourrons tous être fiers.

Le travail que nous ferons, celui que font d’autres dans la profession et dans tous les secteurs d’activités aura nécessairement un impact fort. Et la transition est déjà en marche.

Quand vous commencez la transition quelque part, vous inoculez cet endroit avec cette culture, et puis ça se répand. Parfois, les champignons poussent là où vous vous y attendez, mais parfois, ils poussent là où vous n’auriez jamais pu l’imaginer.

Rob Hopkins.


Vers des plans B
Si cette crise a été un accélérateur alors ce sera pour accélérer la réflexion vers des PLANS B.
C’est-à-dire réfléchir à des métiers en dehors du tourisme ou de votre secteur d’activité pour penser à créer une activité plus résiliente, mais en ayant conscience de nos atouts et forces de base.
Avant la crise on pensait les plans B comme des roues de secours au cas où…mais avec la crise et ce qu’elle a fait subir à notre secteur, ces plans deviennent une alternative à proprement parler et doivent intégrer notre business model.

Pour les découvrir, vous pouvez utiliser la Sérendipité comme Fabrice la définit dans son article.
Chez Togezer, un de nos  plans B, c’est la commercialisation de la Box : notre plateforme en marque blanche – la version 2 de ce que vous connaissez et qui aurait dû sortir il y a 3 mois.
La box arrive (oui oui on y croit encore) et nous allons la mettre à disposition pour différents projets.

Le réseau de Fabrice nous ouvre beaucoup de perspectives et je partage avec mon associé cette volonté d’ouverture, car ce n’est pas que dans le secteur du tourisme que nous trouverons de bonnes idées.

Mais nous réfléchissons aussi à pousser le voyage plus sobre et il est clair que pour ce plan, le voyage en avion n’a pas sa place.
C’est pourquoi nous sommes en train de travailler sur une plateforme qui proposera de découvrir l’Europe en train, mais aussi en vélo, ou encore lors de croisière fluviale ! Tous les moyens de déplacement doux seront mis en avant.

Nous nous inspirons aussi de ce que font nos copains ! Comme Serendip qui face à la crise lance la Transiterie, des séminaires virtuels donc moins polluants, des séminaires où tous ceux qui souhaitent entrer en transition sont les bienvenus.

 ❝ Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait.

Mark Twain


Cette idée d’événements digitaux, nous l’avons récupéré “à notre sauce” et nous réfléchissons à lancer des Caravanes digitales et pourquoi pas un salon du tourisme digital, vous en seriez ? Qu’est-ce qu’on risquerait finalement ?

Togezer va donc s’ouvrir à de nouveaux horizons comme ce Yakafokon, en donnant de la visibilité à d’autres métiers et nous commençons dans ce numéro en offrant une place à Philippe, entraîneur de hand et entrepreneur aguerri qui nous parle de la coopétition !

Togezer a de belles heures devant elle….Yapluka!!

Bonne lecture.

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La coopétition. Le sport, un modèle pour se réinventer ?

Par Philippe Boeckler – Temps de lecture : 6 min

QUI EST PHILIPPE ? (◔◡◔)
► Philippe, fondateur d’Entrainement-Handball.fr; ancien acheteur de la grande distribution devenu archéologue. Alsacien, têtu, bulldozer mais jamais immobile pour trouver un sens à sa (la) vie.


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❝ Je suis toujours dans la projection, jamais dans le moment présent. J’aime dire que mes joueurs, le staff sont dans l’heure qui vient et moi dans le jour qui suit. ❞ 

Claude Onesta, ancien sélectionneur de l’équipe de France de Handball

D’aussi loin que je me souvienne, le sport a toujours accompagné mon existence : par les compétitions que mes parents regardaient à la télévision ou dans les stades. Par ma pratique personnelle, plus collective qu’individuelle ; ou plus tard par mon rôle d’entraineur amateur et bénévole de handball. Mais pour la première fois de ma vie, il est impossible pour la très grande majorité des personnes dans le monde de pratiquer du sport. Tous les stades, toutes les salles de sports, tous les gymnases sont fermés. Les plus grandes compétitions, de la Formule 1 au Tennis sont à l’arrêt.

                                    
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Le sport amateur est lui aussi touché et au point mort. Au final, comme un symbole, la compétition phare, les Jeux Olympiques, a été décalée d’un an : même les deux guerres mondiales n’avaient pas provoqué une telle situation.
Alors comment pouvait-on imaginer cela le 12 mars 2020 ? Ce jour-là, en terminant mon entrainement, j’ai dit « à samedi » à mes jeunes handballeurs, pensant les retrouver pour notre « game day » hebdomadaire. Je ne les ai pas revus depuis.

La pandémie virale que nous combattons aujourd’hui avec des moyens inédits, que l’on n’aurait pas pu imaginer même quelques jours avant la crise, nous rappelle à quel point nous sommes fragiles et dépendants de notre environnement. Elle redistribue les cartes pour toutes et pour tous. Tous les domaines sont impactés et, à quelques jours du déconfinement français, tout le monde s’interroge encore sur le monde d’après.
Claude Onesta, ma référence privilégiée déclare : « l’échec est utile car la souffrance qu’il génère permet une analyse réelle des problèmes ». Je partage avec lui cette idée. Aujourd’hui plus que jamais, le temps est venu de regarder en face notre monde actuel et d’en repenser le fonctionnement, les valeurs, les urgences, les liens. Cette crise planétaire est un échec qui nous donne une occasion unique de changer de paradigmes et de choisir de nouvelles voies. 
Nous sommes à la mi-temps d’un match qui n’est pas gagné, loin de là. Notre 2e mi-temps sera-t-elle identique à la première ? Lorsque l’on est entraineur sportif et que son équipe est en difficulté dans un match, un principe fondamental est de changer quelque chose. Ne rien faire, ne rien changer mène sans surprise à d’autres défaites.

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#collaboration

Pour faire face, chacun à un rôle à jouer. Comme dans une équipe. Pour me réinventer, je vais m’appuyer sur les valeurs du sport qui m’accompagnent depuis si longtemps. Elles m’ont permis de réaliser la majeure partie de mon parcours personnel et professionnel : elles m’ont aidé à trouver ma place dans la société et ont donné du sens à ma vie.

Mon cheminement m’a amené à considérer le sport et ses valeurs sous trois angles différents. Au départ, j’étais plutôt : « citius, altius, fortius ». Toujours plus ! Mon objectif était d’être le meilleur, le plus fort et de faire partie de l’élite des sportifs de haut niveau. Il s’agissait toujours de compétition, de gagner, de vaincre, de battre mon adversaire. Un peu plus tard, il s’agissait de gravir la plus haute montagne possible : après un sommet de 5000 mètres, puis un de 6000 mètres ou enfin un 8000. Plus tard encore dans ma vie professionnelle, j’ai retrouvé cette compétition dans mon métier d’acheteur de grande distribution.
Puis, je me suis posé la question du sens : le fameux « Why ». La compétition en soi est-elle suffisante, une fin en soi ? C’est donc bien plus tard que j’ai découvert et me suis intéressé aux autres façons de pratiquer du sport : seul, en équipe, en loisir, de 7 à 77 ans. Si chacun a un objectif propre, il me semble, que ce qui réunit malgré tout tous les pratiquants est une certaine recherche de la performance. Et dans beaucoup de sports, celle-ci est liée à la compétition, mais une compétition « saine », axée sur le dépassement de soi et de ses limites. Dans cette école de la vie, l’important est d’apprendre, de partager les valeurs que cette recherche de performance mobilise inévitablement : l’entraide, le respect, la solidarité, le sens de l’effort et du dépassement de soi, ces valeurs que l’on trouve dans le monde amateur et bénévole en particulier. Dans la majorité des cas, il me semble que ces valeurs restent principalement à l’échelle du sportif, de son équipe ou de son club. On reste dans une proximité rassurante.
Cette introspection associée à cette crise et cet épisode de confinement m’ont permis de réfléchir et d’imaginer une troisième voie pour moi, le sport et notre société

« Ce n’est pas gagner qui rend heureux. On est d’abord heureux, ensuite, on gagne parce que l’on a su être heureux ensemble » 

Yannick Noah

Si la place du sport dans la société n’est plus à démontrer, je pense qu’aujourd’hui, le sport doit se réinventer : au « toujours plus » et à la recherche de performance individuelle doit succéder la possibilité de lier étroitement la performance et la collaboration. Les adversaires, les concurrents d’aujourd’hui coopèrent pour obtenir des bénéfices communs. Ce que l’on appelle, dans d’autres disciplines la coopétition. C’est elle qui permet l’évolution des espèces et leur survie : elle incite des espèces à mettre en place des systèmes de garantie collective pour être plus résilient et antifragiles (capacité à s’améliorer après un choc). Prenons l’exemple d’un sport, à priori, très individuel : les courses à la voile en solitaire comme le Vendée Globe Challenge. Dès sa première édition en 1990, on assiste à un comportement coopétitif : Loick Peyron se déroute de sa course pour secourir son adversaire, Philippe Poupon. 
Prenons l’exemple d’un sport collectif, le handball et le palmarès exceptionnel de l’équipe de France. Claude Onesta a réussi à placer « des individualités exceptionnelles », aux objectifs antagonistes, en mode coopétitif : ce qui permis à l’équipe de France d’être « plus qu’une équipe, c’est une philosophie, une culture ».
Ces exemples restent marginaux dans le monde professionnel où le « toujours plus » reste la valeur première. Cependant, on peut facilement imaginer le potentiel de la coopétition. Il me semble qu’il est temps de faire naitre et de diffuser cette notion de coopétition dans le sport amateur. 

                                                                                                             
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Il s’agit, par exemple, de montrer aujourd’hui que :
– Collaborer et partager les ressources entre les clubs devient essentiel ;
– Apprendre la compétition à des joueurs de -10 ans, n’est pas forcément bienveillant ;
– Spécialiser trop tôt les jeunes dans un sport n’est pas le mieux pour leur développement ;
– Différents clubs de sports d’une même ville doivent multiplier les passerelles entre eux et ne plus faire la course aux licenciés ;
– Il est certainement plus intéressant d’organiser des rencontres dans son environnement proche pour éviter les déplacements, revenir au concept d’« Intervilles » mais dans un même département ;

Et il s’agit aussi, par exemple, d’éviter que :
– pour chaque rencontre, tous les week end, il y ait 3-4 voitures qui se déplacent et consomment des énergies fossiles ;
– chaque année, les sportifs renouvellent leurs équipements ;
– chaque clubs se fassent concurrences pour trouver des sponsors locaux et au contraire mutualisent leurs ressources ;
– chaque clubs se fassent de la concurrence pour recruter des joueurs, des entraineurs ;


– C’est pour défier le « statu quo » que je travaille à la transformation de mon projet professionnel et personnel. Au départ, plateforme d’échanges et de ressources pour les entraineurs amateurs et bénévoles de handball, mon projet évolue pour qu’il devienne un outil de transformation des clubs de sports amateurs vers la coopétition pour inventer et pratiquer le sport de demain.

Le sport peut être un formidable vecteur d’éducation pour réinventer la façon dont on considère « l’adversaire », les relations avec notre entourage et le monde de demain. 
La coopétition est également à mon sens, le principe qui devrait guider tous les secteurs professionnels mis en difficultés par les évènements actuels (qui ne manqueront pas de ressurgir d’une manière ou d’une autre). Il s’agit de transformer son rapport à sa concurrence, son environnement et de trouver les réponses dans l’intelligence collective, la collaboration et le partage.
J’ai l’intime conviction qu’appliquer cette transition au sport et plus largement à la société est une question de survie aujourd’hui. Le monde de demain ne peut plus être le monde d’hier.

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Le voyage ou l’art de partager la vie locale 웃

Par Laurent Holdener – Temps de lecture : 7 min


QUI EST LAURENT ? (◔◡◔)
► D’origine suisse-franco-khmer, fondateur de l’agence réceptive Terre Cambodge depuis 1999.

Propos recueillis par Emma Dominguez pour TogeZer le 29/10/2019 


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Du béton suisse à la nature cambodgienne

D’origine suisse du côté de son père et franco-cambodgien du côté de sa mère, Laurent a grandi et suivi des études en Suisse dans le secteur du génie civil : « j’étais dans le béton » me précise-t-il d’un ton rieur. Pourtant, le destin va l’amener à se construire un autre chemin (pas en béton celui-là). Puisqu’en 1992, suite à l’intervention des Nations Unies, il peut fouler pour la première fois, le sol d’une partie de ses origines : le Cambodge. Ce voyage l’a tellement marqué que lorsqu’il revient en Suisse pour finir ses études, il ne pensera qu’à une seule chose : y retourner.

Pari tenu, en 1996, il plie bagage pour le Cambodge pour enseigner l’hydraulique à l’Institut Technologique du Cambodge (sous coopération française à l’époque), puis travailler dans une entreprise privée de construction. Ce dernier emploi lui permettra surtout de voyager dans le pays et de dormir chez l’habitant, les sites de construction étant dans des endroits reculés du pays. Fort de cette connaissance du terrain, Laurent se décide à monter son agence locale de voyage, qui sera en fait un bar-agence, répondant au nom de TOOI TOOI Bar. En Khmer, TOOI signifie petit, le bar faisait 3 x 5 mètres ! Il achète également un bateau en bois de marchandises à Phnom Penh, le retape pour l’aménager en cabine et terrasse, et ainsi proposer des séjours sur le lac Tonlé Sap.

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         | TOOI TOOI : TRAVEL AGENCY/BAR |                  
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Pour compléter les séjours autour du lac, Laurent, friand de randonnée en pleine nature, recherche sans cesse de nouveaux chemins : « le Cambodge est un terrain de jeu immense puisqu’ énormément de sites n’étaient pas découverts à cette époque, l’accès y était très difficile à cause des mauvaises routes ou des mines ». En parallèle, il croise la route du Colonel Billot qui faisait partie d’une agence nationale de déminage. Dès qu’un site était déminé où il y avait un temple ou des sculptures, le Colonel prévenait Laurent pour qu’il puisse partir en reconnaissance terrain afin de trouver des nouveaux circuits de randonnées dans la forêt : « je me croyais un peu dans Indiana Jones à la recherche de sites perdus » me confie-t il.

Son bar-agence fonctionne bien. La journée, il vend des circuits et accompagne les voyageurs en tant que guide. Le soir, il tient le bar et anime les festivités. Mais le rythme est intense, il décide donc d’arrêter l’activité de bar pour se concentrer sur le tourisme. C’est à ce moment-là qu’il contacte des TO en France et commence à travailler avec eux : c’est la naissance de son agence réceptive Terre Cambodge, qui vient de souffler ses 20 bougies le 30 novembre 2019 !

L’échange entre le voyageur et l’habitant : des rencontres humaines avant tout !

À travers Terre Cambodge, Laurent a toujours souhaité promouvoir un tourisme authentique, dans lequel le voyageur va pouvoir s’immerger dans la vie locale cambodgienne afin de mieux comprendre le pays. Pour cela, les voyageurs doivent répondre à deux critères essentiels :

1/ La durée du séjour : pour bien ressentir le pays, le voyageur doit y passer du temps, ne pas être pressé. La durée moyenne des circuits du réceptif est de 14 jours et pour un combiné Vietnam-Cambodge, un minimum de 9 jours est requis au Cambodge.
2/ Le rythme du voyage : Laurent me confie « Pour les voyageurs qui veulent voir tous les incontournables et tout ce qui est marqué dans les guides de voyage, ils passeront plus de temps dans les véhicules à voyager qu’à visiter et “respirer” des sites incroyables. Je pense qu’il faut éduquer les voyageurs et les agences à notre conception du voyage. Le Cambodge se voyage de manière plus lente, avec du temps, on ne peut pas tout voir. » Il constate tout de même que, dans l’ensemble, les voyageurs sont assez compréhensifs et prêts à changer leur manière de voyager si on prend le temps de bien leur expliquer.

Ces deux critères leur permettent de proposer un tourisme plus humain, dans lequel le voyageur pourra réellement échanger avec l’habitant. Car Laurent en est persuadé : « pour développer un tourisme plus humain, il n’y a pas de secret, il faut passer du temps avec les locaux ». Ainsi, la meilleure façon de faire comprendre aux voyageurs, le mode de vie cambodgien, c’est de les faire dormir chez eux. Au fil des années, Laurent s’est noué d’amitié avec une dizaine de familles cambodgiennes qu’il connaît depuis très longtemps et avec qui il est le seul à travailler. Ces familles accueillent les voyageurs chez eux, mais cette activité d’hébergement reste une activité secondaire pour elles. En effet, ce critère est très important pour Laurent car il trouve dangereux que les familles cambodgiennes ne dépendent que du tourisme pour se générer des revenus. Les membres de ces familles exercent donc différents métiers comme agriculteurs, professeurs, vendeurs dans une boutique, etc.

          
 
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Le réceptif a également une autre casquette puisqu’il a fallu former ces familles pour recevoir les voyageurs, les aider à maintenir leur habitat propre et respecter l’hygiène au niveau de la qualité des repas qui sont servis aux voyageurs. Chaque année, la cuisinière de Terre Cambodge passe dans toutes les maisons pour faire un rappel des règles.

Pour développer les échanges entre le voyageur et l’habitant, la partie la plus difficile et qui prend des années, selon Laurent, c’est le fait de débloquer la timidité des cambodgiens : « ils ne comprennent pas pourquoi les étrangers viennent dans leur pays où il n’y a rien à part de la pauvreté ; en plus, les voyageurs marchent alors qu’ils peuvent se payer une voiture, et en plus, ils ont de l’argent pour aller en hôtel alors qu’ils viennent dormir chez eux. Cela a pris du temps et beaucoup de pédagogie, pour faire comprendre aux Cambodgiens cette différence culturelle ». Pour que le contact soit facilité entre les voyageurs et les familles, le guide joue aussi un rôle important. Un autre moyen, employé par le réceptif, pour briser la glace : toutes les familles cambodgiennes sont devenues des pros du jeu de carte UNO.

S’engager dans une démarche RSE pour venir en aide aux habitants

Le tourisme est un métier de rencontres, d’aventures humaines, et c’est aussi un moyen de redistribuer des ressources financières (mais pas que !) pour améliorer la vie des habitants du pays visité.

Laurent me parle alors de son ami Jean-Baptiste. Il est archéologue et a fait des recherches dans la zone de Phnom Kulen, située à 2 heures de voiture des temples d’Angkor, c’est l’ancien bastion khmer rouge et la capitale du XIème siècle. Grâce à son métier, Jean-Baptiste a mené des chantiers avec plus de 200 ouvriers sur les sites archéologiques cambodgiens, il s’est alors penché sur les conditions des ouvriers. Il y a 15 ans, il a décidé de créer une fondation du nom de ADF Kulen : http://www.adfkulen.org/.

À travers son réceptif, Laurent a souhaité contribuer à la démarche de son ami en y mêlant le tourisme : « La région de Phnom Kulen est intéressante car il y a énormément de temples avec une forêt très belle pour faire des randos-treks, des villages ancestraux (immersion sociale) et des projets de développement liés aux villageois. Au début, la fondation souhaitait créer des revenus pour les familles au travers de projets liés à l’agriculture comme la création de fermes à champignons ou le développement de la pisciculture. Puis, la fondation a cherché une alternative afin de créer d’autres revenus complémentaires, c’est à ce moment-là qu’avec Terre Cambodge, nous avons proposé de former la population locale aux activités touristiques (hébergement, restauration, le transport et le guidage local) ».

Le réceptif finance également un volet important de la fondation sur le thème de l’éducation. Pour Laurent, la seule solution dans ce pays qui a un peu de peine à s’en sortir, c’est l’éducation. Il a commencé par développer des projets dans les écoles, car il pense que « le monde des adultes est frappé par les séquelles de la guerre et leurs conséquences (violence domestique, alcoolisme), les anciennes générations n’éduquent pas leurs enfants dans les bonnes valeurs ». Laurent mise alors sur la nouvelle génération : les enfants. Il a contribué à un programme éducatif concernant l’hygiène des dents : « Un des problèmes au Kulen, c’est qu’au fur et à mesure que les enfants grandissent, ils ont de moins en moins de dent. Car dès qu’il y a une carie, plutôt que de la soigner, ils enlèvent la dent. Nous avons donc construit un plan d’eau sur la place du village, qui est en fait devenu une place sociale où les enfants aiment s’y réunir pour voir les copains et se laver les dents. Suite à ce succès, nous sommes en train de l’étendre à d’autres villages. »

Une autre initiative développée avec la fondation sur le thème de l’éducation est liée à l’environnement. Laurent m’explique « Au Cambodge, nous avons un réel problème de déforestation, les adultes n’ont pas été éduqués. Nous n’essayons plus de préserver la forêt car les personnes qui coupent les arbres sont trop puissantes. Nous ne pouvons rien faire face à elle, nous sommes trop petits. Donc, à notre échelle, la seule solution que nous avons trouvée, c’est de planter des arbres derrière leur passage. » Des pépinières ont été installées dans les cours des écoles. Et une organisation a été mise en place en collaboration avec les professeurs, pour qu’à chaque récréation, les écoliers aillent arroser les arbres, enlever les mauvaises herbes et fermer les enclos pour que les vaches n’aillent pas manger les pousses.

Pour un artisanat du voyage et un tourisme plus spécialisé

Pour conclure, Laurent nous partage sa vision de l’avenir du réceptif. Il observe une tendance au développement du voyage sur-mesure et une baisse des voyages groupés. Il pense qu’en Europe, il devrait y avoir une transformation radicale de la part des TO et agences de voyage dans la façon de vendre le voyage, il y aura de de moins en moins de GIR et de plus en plus de FIT. Il me précise : « Les professionnels qui vont rester dans le domaine du voyage seront les spécialistes, je crois en la spécialisation, en l’artisanat. Je pense et j’espère qu’un jour, les voyageurs choisiront plus les structures petites et à taille humaine, que des géants qui d’ailleurs succombent comme par exemple Thomas Cook. J’espère que cela va remettre en question ces entreprises énormes qui n’arrivent plus à s’adapter à l’évolution rapide du secteur de par notamment l’absence d’agilité. J’espère que les voyageurs vont se diriger vers l’artisan local et voyager de manière plus intelligente. Il y a trop d’intermédiaires dans notre secteur ! Pour moi, les maillons de la chaîne qui ne font que revendre les produits et n’ont donc aucune valeur ajoutée dans la chaîne du voyage seront amenés à disparaître. Je pense aussi que l’avenir, c’est le petit réceptif, pas celui qui se retrouve dans 20 pays. Je crois qu’on va revenir à des structures plus humaines qui seront aussi liées à la manière de voyager. »

Lettre à ma fille sur les vertus du voyage (en famille) ✎

Par Emma Dominguez – Temps de le lecture : 6 min

QUI EST EMMA ? (◔◡◔)
► Diplômée de l’université Paris-Dauphine en gestion de patrimoine, ancienne banquière en gestion de fortune pendant une décennie, avant de s’installer au Costa Rica avec son homme, manager du réceptif Terra Caribea.


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Ma fille,

Dans quelques semaines, tu vas naître et chambouler ma vie. Au bureau, on est en train de construire des voyages dédiés aux familles. Je ne pouvais bien sûr mener cette réflexion sans penser à toi, et sans me remémorer les voyages en famille de mon enfance.

Ma passion pour le voyage, me vient de tes grands-parents. Tous les ans, en été, nous partions un mois en Citroën BX pour explorer un pays en Europe ou simplement une région de France. Puis, vint le voyage le plus emblématique de notre famille, celui où nous avons traversé l’Atlantique pour partir à la conquête de l’Ouest Américain. Tes grands-parents avaient économisé de nombreuses années pour nous y emmener ta tante et moi. C’était leur rêve ! Découvrir tous ensemble ces contrées grandioses.

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Il faut que tu saches, qu’à l’époque où tes grands-parents étaient de jeunes adultes, un billet d’avion pour traverser l’Atlantique coûtait très cher. Puis, le pétrole a coulé à flots, internet est arrivé permettant la comparaison des tarifs, la technologie a aidé les compagnies aériennes à se développer, le voyage s’est alors démocratisé dans les pays développés. J’en ai moi-même énormément profité. J’ai eu la chance de pouvoir voyager sur tous les continents, seule, en amoureux, entre amis et en famille.
Mais la réalité, c’est qu’aujourd’hui, notre planète ne va pas très bien : nous consommons chaque année de plus en plus de ressources naturelles que ce que la Terre peut renouveler dans la même année.

Nous avons détruit énormément de biodiversité pour pouvoir élever notre confort de vie. Quand tu seras un peu plus grande, j’aimerais qu’on lise ensemble ce livre de Jean-Marc Jancovici, le changement climatique expliqué à ma fille. Des études montrent notamment que nous avons atteint le pic de production mondiale de pétrole depuis quelques années et que nous sommes sur une pente ascendante. Prendre l’avion redeviendra donc, comme à l’époque où tes grands-parents étaient jeunes, très cher. En attendant et tant qu’on le pourra, j’espère faire quelques voyages avec toi. Parce qu’à mon tour, comme mes parents l’ont fait, je veux te montrer les vertus que j’ai découvertes dans le voyage.

Le voyage (en famille), c’est se reconnecter à soi et aux siens

On ne peut se le cacher, voyager en famille, c’est être 24h/24 ensemble. C’est vivre des émotions intenses et des moments uniques : des instants de joie, des fous rires, mais aussi des moments d’agacements, de fatigue et parfois de pleurs. Voyager, c’est accepter d’aller la plupart du temps dans des endroits où ne nous sommes jamais allés, accepter de se laisser surprendre par des paysages, des rencontres, aussi apprendre à avoir confiance dans l’inconnu, à sortir de sa zone de confort pour vivre des aventures exclusives avec sa tribu. En acceptant aussi, que chacun, avec sa personnalité, le vive différemment. C’est aussi, créer des souvenirs familiaux dont on parle encore des années plus tard et que je serai heureuse de partager avec toi. C’est aussi lâcher prise et vivre des premières fois : je me souviens que tes grands-parents m’ont laissé conduire sur une des routes désertes de Monument Valley alors que je n’avais pas le permis.

Concernant notre famille, le voyage a été aussi l’occasion de découvrir notre histoire, nos racines familiales. Lorsque nous partions avec les oncles, tantes, cousins et cousines, à Vigo en Espagne, le fief familial de ton grand-père : je me rappelle « les chocolate con churros » , «le pulpo a la gallega», la playa Samil, les Islas Cies. Puis, à Malaga en Andalousie, le fief familial de ta grand-mère : la plage de Torremolinos, le bar tenu par ses cousins où nous mangions des cacahuètes jusqu’à en avoir mal au ventre, ton arrière-arrière grand-père qui fumait le cigare à plein poumon.

Le voyage (en famille), c’est contribuer à notre éducation

L’une des plus grandes vertus du voyage, c’est se confronter à soi, à l’autre, et découvrir une autre manière de vivre, de penser, d’autres histoires, d’autres cultures. En te nourrissant de cette richesse, tu auras moins peur de la différence, de ta différence.

Je me souviens petite que nous avions moins de barrières avec ta tante, pour aller vers les autres enfants et jouer avec eux, même si nous ne parlions pas la même langue. C’est indéniable, voyager avec des enfants facilite les rencontres avec les locaux. 

Je vois le voyage comme une manière de participer à ton éducation en te faisant découvrir le monde à travers des rencontres, des paysages, des histoires différentes de notre culture française. Mais je vois aussi le voyage comme une manière d’apprendre de toi : tu auras un regard neuf sur le monde, tellement différent du mien (mon esprit étant trop formaté parce que ce que j’ai déjà vécu). J’ai hâte de découvrir les voyages à travers ton regard d’enfant.

Voyager, c’est aussi l’occasion d’apprendre quelques mots d’une autre langue pour tenter de communiquer avec les locaux. Par son métier, ton grand-père frimait sur le fait qu’il maîtrisait plusieurs langues. Je me rappelle dans un restaurant aux États-Unis, arrive le moment de commander, la serveuse s’approche et nous demande « soup or salad », ton grand-père lui rétorque « yes, super salad please ». Ta grand-mère, ta tante et moi-même avons éclaté de rire car on avait compris qu’il fallait choisir entre une soupe ou une salade.  

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Comme voyager, c’est accepter d’aller vers l’inconnu, il peut y avoir une appréhension qui commence lors de la préparation du voyage et notamment des valises. Je revois mes parents passer du temps à se demander « est-ce qu’on emmène ci ou ça ? » pour être sûrs que nous ne manquions de rien pendant notre voyage.

Pour nos vacances d’été, nous partions avec le coffre gonflé à bloc de 2 tentes de camping, une table pliante, une gazinière, nos valises, les piquets de tente, les matelas gonflables, etc. Pourtant, lorsque je suis partie faire le tour du monde avec ton Papa, nous avions chacun un sac de 17kg sur le dos pour plusieurs mois. Cette contrainte nous a permis de nous concentrer sur l’indispensable. Et ce qu’il nous a manqué, nous l’avons acheté en local … ou nous nous en sommes passés définitivement. Peut-être qu’une partie de nos habitudes de voyage serait à revoir : bien se renseigner en amont sur ce qu’on peut trouver sur place pour en emporter le moins possible avec nous, afin de consommer local le plus possible.

Le voyage (en famille), c’est se déconnecter de notre quotidien

Tu le verras sans doute (pas trop j’espère) la vie quotidienne pourra me rendre parfois stressée, à courir un peu partout, ne pas être totalement à ton écoute. L’évolution des technologies a en quelque sorte accéléré le temps, permettant d’être connecté et de communiquer avec n’importe quel être humain instantanément, de recevoir une quantité d’informations ou de désinformations en une seconde. Cette accélération peut perturber tant la vie personnelle que professionnelle. 

Ce que j’aime dans le voyage, c’est donc le fait d’avoir un rapport au temps différent, d’arrêter de se projeter dans le futur ou de ressasser le passé, d’être finalement obligée de vivre l’instant présent. La force de l’instant présent, c’est se permettre de rêvasser, reposer son esprit en contemplant des paysages, avoir des discussions avec les siens qu’on n’aurait jamais eues à la maison, se réapproprier ses pensées, ses envies.

Tu t’en apercevras en grandissant, les enfants et les adultes ne vivent pas le temps de la même façon. Quand tu es enfant, le temps passe lentement alors que quand tu es adulte, le temps file. Voyager en famille, c’est partager un moment privilégié où l’on ne pense qu’à cet instant présent. Voyager en famille, c’est se réconcilier et vivre dans ce même « espace-temps ».

Quand tu seras un peu plus grande, il est fort probable que nous ne pourrons plus voyager de la même façon que lorsque j’ai pu le faire avec mes parents ou avant que tu arrives dans ma vie. Certainement, nous voyagerons de manière moins fréquente mais peut-être aussi plus longtemps. Néanmoins, et dès que je le pourrai, j’espère pouvoir t’emmener découvrir d’autres pays, d’autres cultures, d’autres façons de penser le Monde. Au bureau, nous avons commencé à rassembler les expériences de certains réceptifs, réels experts du voyage en famille puisqu’ils le pratiquent depuis de nombreuses années avec leurs enfants de tout âge, ils y ont vécu des galères et aussi des aventures incroyables. Pour ce type de voyage, un cahier des charges a été spécialement conçu : des hôtels bien adaptés aux familles, des étapes d’au moins 2-3 jours pour profiter du voyage, bien renseigner sur ce que l’on peut trouver sur place pour les enfants au niveau matériel, redonner du sens au voyage en famille en proposant des activités adaptées et qui participent à l’éducation des enfants, des rencontres avec les familles du coin, etc. Dans les prochaines semaines, togeZer va monter une collection des meilleurs voyages en famille auprès des réceptifs de son réseau. Voici déjà deux voyages que j’aimerais faire avec toi : 

A très bientôt,

Ta maman.


Mon plongeon dans le réalisme magique des Andes boliviennes ❅

Par Lucie Gosnet – Temps de lecture : 4 min


QUI EST LUCIE ?
► Diplômée en Didactique des Langues et Ingénierie de formation, directrice pédagogique de l’Alliance Française de La Paz (Bolivie) de 2010 à 2012, puis conceptrice-voyages à Terra Bolivia de 2014 à 2015, puis gérante associée de 2016 à 2019. Idéaliste et fascinée par les grands personnages de l’histoire, les rencontres humaines, les voyages.  
lucie.gosnet@terra-group.com


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Après l’Espagne, le Mexique, la Colombie, voilà bientôt 9 ans que je vis à La Paz en Bolivie à plus de 3600 mètres d’altitude ! Passionnée par le Nouveau Monde et ses légendes depuis gamine, il était presque destiné que j’y vivrai un jour, je l’ai toujours su. La Bolivie m’a scotchée. Mon destin “sérendipandin” a fait que ma trajectoire professionnelle bifurque de la confortable pédagogie à l’Alliance française vers la conception et la vente de voyages au sein de Terra Bolivia. Pour quitter ce “monde” privilégié, il me suffisait de croire en mon destin et en tous les cas ne pas être totalement rationnelle. Bref, oser l’inconnu.

                             
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La Bolivie est un pays tellement surprenant par ses traditions, ses légendes, ses grands espaces multicolores, ses lagunes, sa biodiversité et sa diversité tout court, ses contrastes et grands écarts de tout type, ses flamands roses à près de 5000 mètres d’altitude, ses volcans omniprésents, ses déserts de sel, qu’on pourrait penser que c’est un monde imaginaire. Une sorte de Terre du Milieu de Tolkien, et pourtant bien réelle, comme si la vie avait plus d’imagination que nos rêves. 

La Bolivie, c‘est ma Bolivianie, Terre du réalisme magique. Le réalisme magique, courant littéraire déployé par le célèbre écrivain Gabriel García Márquez, est la fusion du réel avec le fantastique, c’est imaginer la réalité à travers le mythe et la magie. Voilà ce que représente l’Amérique Latine pour moi, en particulier, la Bolivie. Ce n’est pas pour rien, par exemple, qu’on peut visiter le célèbre désert Dali où l’on rencontre des pierres taillées par le vent, posées au milieu d’un décor lunaire, mais aux couleurs chaudes. Ce paysage ressemble à un tableau de Salvador Dalí, ou c’est plutôt le contraire.
La Bolivie surprend, fascine, intrigue. Elle a vu passer de grands personnages : le Che Guevara, Butch Cassidy (la légende dit qu’il n’aurait pas été capturé et aurait vécu des années dans les Yungas), Percy Fawcett ou encore le fascinant Romain Gary, Chargé d’Affaires à La Paz en 1956.

Avant de m’immerger dans la vie des hauts-plateaux, je connaissais la belle et mystérieuse Cordillère des Andes à travers les livres, les légendes précolombiennes et les poèmes de Pablo Neruda (“Viva la Cordillera de los Andes”). Cette Cordillère des Andes fabulée, partie surprenante de la Terre, que je jugeais inaccessible à moins d’efforts surhumains en haute altitude, après une laborieuse préparation physique et mentale, sans parler du froid, des dangers, de l’altitude… En somme, l’un de ces grands espaces pour l’Homme, dans sa quête de performance et de dépassement de soi, hirsute et téméraire. Mon unique accès à cet univers me semblait la littérature et l’imaginaire.

Et s’il était possible pour moi aussi de partir trekker pendant 15 jours avec pour seul objectif de découvrir et de partager les traditions, la culture, la vie des populations locales ? C’est-à-dire un trek dépouillé de performance sportive pour rencontrer, se rencontrer, en quête d’altérité et du réalisme magique des Andes ? Voyager dans un pays lointain, ne serait-ce pas avant tout l’exploration d’un ailleurs ?
Unissant 20 ans d’expertise terrain et la nouvelle quête de ses voyageurs, Terra a développé une collection de treks à visage humain. La randonnée tient une place centrale dans tous les itinéraires de la collection « CAMINOS », rassemblant diverses expériences visant à une approche complète du voyage : immersion communautaire, hébergement chez l’habitant, initiations, ateliers, séjours participatifs. Vous l’aurez compris : le trek n’est désormais plus qu’un moyen d’immersion culturelle.
Chez Terra Bolivia, nous proposons une aventure itinérante unique : 10 jours, 5 ambiances différentes, 2100 mètres de dénivelé, environ 150 km de chemin parcouru, hébergements chez l’habitant, ouvert à tous.


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Au programme :
1/ la Paz, la plus haute capitale du monde, son agitation et ses montagnes fondues ;
2/ la partie mineure du lac Titicaca, encore sauvage ;   
3/ les étendues et les champs de l’Altiplano ;
4/ les lagunes et les sommets enneigés de la Cordillère Royale ;
5/ et enfin la végétation luxuriante des Yungas, situées dans les Vallée Tropicale.
Passer du puissant silence des montagnes enneigées à la chaude et immense végétation des Yungas reste une expérience indescriptible où tous les sens sont au rendez-vous : un souvenir ancré à jamais comme l’arôme d’un jardin familial où vous passez vos vacances d’enfant.

Un riche parcours parmi lequel vous accompagnez les pêcheurs du Lac de bon matin, vous participez à la construction de leur embarcation, vous élaborez du fromage dans la communauté locale de Chuñavi, vous échangez quelques mots en aymara, vous fabriquez des matelas en paille, vous tentez de tondre les lamas, vous participez à un Apthapi (repas partagé dans un village), vous rendez hommage à la Pachamama avec des rituels sacrés, vous tissez un bonnet pour votre petite-fille, vous expliquez comment on cultive la pomme de terre dans votre pays, vous comprenez combien les éléments sont importants dans la culture andine, vous vous laissez envoûter par le blanc immaculé des montagnes, vous apprenez à repérer un condor, à faire du café, à mâcher de la feuille de coca… un ensemble d’expériences qui laisse, j’en suis certaine, la tête pleine de beaux souvenirs à transmettre.
Les temps de marche, les types de parcours sont adaptables au niveau de chacun. Nul besoin d’exceller en haute-montagne ou d’être un sportif de haut-niveau pour pouvoir effectuer ce voyage ; la seule recommandation est d’être prêt à rentrer dans le réalisme magique des Andes. Terra Bolivia a su réadapter une nouvelle expérience de la traversée « commune » des Andes à une traversée « éducationnelle » et à dimension humaine. Ce parcours est un morceau de vie andin à croquer. Cliquez ici pour apprécier quelques extraits en images. 

Je réalise qu’au-delà d’un travail, cette réalité qui est la mienne a un sens fraternel : faire découvrir la réalité (magique) dans laquelle je vis depuis plusieurs années, et rendre concrète et tangible la littérature andine. Je suis fière de faire partie, à mon échelle, de ce réalisme magique, de faire découvrir à des voyageurs passionnés comme moi ce fantastique pays accessible. Je le suis encore plus grâce à mon fils né au cœur de cette magie.

Qui n’a pas envie de revivre un instant les fameuses aventures des Cités d’Or, de connaître le légendaire Lac Titicaca, de sortir de votre routine ? Je vous attends en Bolivie : https://www.voyage-bolivie.com !
Retrouvez par ici un autre trek qui peut vous donner des idées. 

L’Édito de Tom, le vrai…

Mais tu peux pas être écolo ! Tu vends des voyages !

Voilà ce que vous risquez d’entendre les prochaines années… voilà ce que nous entendons parfois depuis quelques mois; depuis que nous avons eu une crise “d’éco-conscience”.
Fabrice, mon associé, a commencé à m’envoyer des “signes” courant juillet en me demandant comment était le climat à Marseille, ce que j’en pensais. Je répondais naïvement “Ben il fait chaud et j’adore quand il fait chaud…
C’est en août, quand il m’a appelé que j’ai vite senti que beaucoup de choses se bousculaient dans sa tête. Il me recommanda alors d’écouter Jean-Marc Jancovici et son interview sur le site de Présages : https://www.presages.fr/blog/2018/3/12/jean-marc-jancovici.

Et à partir de là, il n’a eu cesse de m’alimenter de livres, podcasts, vidéos sur le sujet… mon associé a été mon “déclencheur” sur cette prise de conscience.
Chacun aura son déclencheur, son révélateur, et nous avons décidé que Togezer devait essayer humblement de jouer ce rôle en lançant une réflexion, un think tank autour de ce sujet.

De quel sujet parle-t-on ?

Ce que nous avons réalisé dernièrement, ce n’est pas juste que la Terre se réchauffe et que l’humanité pollue trop. Nous l’avons traité d’abord comme de la gestion de risques en évaluant les conséquences et les probabilités de chaque scénario sur la table: conséquences politiques, économiques, sociologiques, professionnelles, personnelles. Au final, cela a affecté notre manière de penser et d’appréhender l’avenir.
Cette vidéo courte et dynamique définit bien le sujet : cliquez ici pour voir la vidéo

Sans vouloir faire une explication exhaustive, voici quelques éléments clés sur notre cheminement.
L’Homme est obsédé par le concept de croissance de la production. Tout notre système économique actuel est basé là-dessus.

Il est également basé sur un postulat de départ exprimé par Jean-Baptiste Say dans son cours complet d’économie politique pratique, en 1828-1930 :  » Les ressources naturelles sont inépuisables, car sans cela nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être ni multipliées, ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques.  » 

Malheureusement, ce postulat est faux, on le sait aujourd’hui avec certitude, les ressources sont épuisables et ne sont pas gratuites.

Rien de nouveau sous le soleil me direz vous. Mais imaginez un monde où effectivement le coût de l’énergie augmente drastiquement, débouchant sur une augmentation forte du prix de tous les produits carbonés, c’est à dire à peu près tout. Essayez de passer une journée à réfléchir à l’impact carbone de tout ce qui vous entoure, de ce que vous achetez, de ce que vous jetez…
C’est à devenir fou de se rendre compte à quel point nous sommes intoxiqués au pétrole, à la croissance…

Le système est lancé dans une course folle, nous sommes tous conscients de cela et nous ne savons pas comment le ralentir, l’arrêter. A sa manière, chacun y va de son geste, de son implication tant que cela ne bouleverse pas son confort. C’est tellement difficile d’essayer de changer ! Je vis toutes ces contradictions au quotidien.

Alors que pouvons-nous faire ?
Cet article résume bien la problématique :
https://youmatter.world/fr/ecologie-eco-gestes-impact/

La solution viendra de ceux qui osent “rêver et imaginer ”

La solution doit venir des citoyens mais aussi de ceux qui ont un impact plus global.
Malheureusement, les grands acteurs économiques, les hommes politiques n’arrivent pas à prendre conscience de l’urgence, ou tout simplement n’arrivent plus à sortir du système en marche.

A quel moment la prise de conscience s’emparera de tous ces acteurs ?
A quel moment cela déclenchera l’innovation, l’invention suffisante pour ralentir et permettre de continuer à croître autant en ayant un impact écologique minime ?

Nous n’avons évidemment pas la réponse à cela et nous ne portons aucun jugement face à ce manque de réaction.

Cependant, nous pensons qu’une part de la solution viendra de ceux qui osent rêver, imaginer un monde différent et meilleur.
Cette peur, ou cette déprime qui peut s’emparer de nous face à un constat anxiogène, sera génératrice d’idées et nous poussera à nous réinventer.

Alors, humblement et parce qu’il faut bien commencer quelque part, nous allons lancer Togezer et ses membres dans cette réflexion commune. Beaucoup d’énergie se dégage de cette “bande de réceptifs” que vous êtes et de tous ceux qui “virevoltent” autour de Togezer.

Imaginez si nous mettons toute cette énergie à réfléchir à un tourisme différent, meilleur.
Imaginez si nous réfléchissons ensemble à rendre nos entreprises plus durables, autant écologiquement qu’économiquement.
Imaginez que nous réfléchissions ensemble à des systèmes de management et d’organisation plus horizontaux et plus justes…

Dans 20 ans, même si on se trompe, on aura participer à changer certaines choses et on l’aura fait ensemble… Togezer…
Tous ces changements vont clairement avoir un impact sur notre métier qu’on le veuille ou non, en tout cas, je le crois.
De quelles manières ? Je n’en sais rien. Les touristes vont-ils arrêter de prendre l’avion et se tourner vers la micro-aventure ? 
Vont-ils décider de voyager plus longtemps dans chaque destination, en voyageant moins mais mieux ?
Allons-nous être obligés de voyager virtuellement via des casques de réalité virtuelle ?

Des questions plus larges se posent aussi. En terme de management par exemple, les nouvelles générations arrivent sur le marché du travail avec cette volonté de donner du sens à leur métier, à être des éco-citoyens responsables et ils cherchent un système plus juste, loin des modèles verticaux que nous avons connus.

Puis, nous avons dressé chez Togezer quelques pistes de réflexion en anticipant le prochain numéro du Yakafokon qui aura pour objet : “ Quelles solutions pour après-demain et comment augmenter l’intérêt sociétal de nos entreprises ?
Ce sera le thème du prochain Yakafokon, à sortir dans quelques mois, et l’idée est d’aller au delà du constat et tenter d’inventer le voyage de demain. Nous avons déjà reçu une dizaine d’articles remarquables, voici un petit teaser: le slow travel, cinema&voyage, famille&voyage, voyage et serendipité, voyage local, le trek2020, partager la vie locale, l’oenotourisme, microaventure, voyage & tour du monde en voilier…

Vers un plan B

Je suis associé de Terra Group, un groupe de réceptifs, co-fondateur de Togezer et je ne m’imagine pas en tant qu’entrepreneur ne pas commencer à réfléchir à un “plan B” face à ce qu’il se passe. Je ne souhaite pas que nos associés, nos salariés, nos partenaires externes, et par extension ma famille et moi-même soyons impactés par ce qui risque d’arriver faute de “courage et de vision”.

Le plan B : c’est utiliser notre réseau, notre expertise et bouleverser notre business model, nos organisations pour nous préparer à ce qui arrive.
Dans le cas du tourisme, cela peut nous amener à remettre totalement en cause le produit que l’on vend : le voyage.
Un réceptif a souvent un excellent réseau local, en plus de vendre du voyage c’est un fabuleux logisticien, avec des équipes bien implantées dans le pays qu’il opère.

L’objectif du plan B est d’utiliser ces ressources pour développer une autre entreprise en parallèle de son métier actuel. Ainsi son entreprise a deux activités, et en cas de chute du tourisme alors il peut bifurquer sur l’autre activité.
Comme disait Lavoisier : “Rien ne se perd tout se transforme” et le réceptif pourra alors s’en sortir. 

Et dans le meilleur cas, c’est à dire le cas où nous aurions tort et que le tourisme continue sur sa croissance, que l’on trouve des solutions vertes et durables pour continuer à voyager, alors nous aurons deux métiers et nos entreprises seront encore plus florissantes.

Ce n’est pas la première fois que nos entreprises sont confrontées à une telle transition. Ces débats ont également eu lieu lors de la transition digitale qui a bouleversé notre métier.
Ces transitions entraînent la confrontation de deux “visions” de l’avenir faisant appel aux mêmes leviers.
Cet article détaille bien les liens entre ces deux transitions : https://www.cairn.info/revue-responsabilite-et-environnement-2017-3-page-5.htm#

Pour Togezer, nous allons mettre en place ce plan B.
Nous réfléchissons encore à différentes pistes.

Ce numéro a pour but de faire un constat de ce qui se fait chez différents réceptifs ou acteurs du voyage.
En essayant de répondre à la question : “ Comment réduire l’éco- empreinte du tourisme ? ”.
Pour cela, nous ouvrons le débat, la discussion, vous êtes tous amenés à donner votre avis, nous parler de vos solutions.

Pour les moins informés sur le sujet, nous avons mis en place une médiathèque, non-exhaustive, de nos meilleures lectures, podcasts ou vidéos.
N’hésitez pas à nous en demander l’accès à fabrice@togezer.travel ou à nous écrire afin d’y contribuer.
Cette médiathèque collaborative a pour but de recommander à chacun des lectures sur ce sujet vaste et complexe.

Puis, nous avons dressé chez Togezer quelques pistes de réflexion en anticipant le prochain numéro du Yakafokon qui aura pour objet : “ Quelles solutions pour après-demain et comment augmenter l’intérêt sociétal de nos entreprises ? “

Ce numéro n’aurait jamais vu le jour sans le travail remarquable de Fabrice, Emma et Sarah, qui en quelques semaines ont réuni ces articles et monté la médiathèque. Bravo à eux !
Également un grand merci à tous les rédacteurs qui ont pris le temps malgré leur quotidien chargé pour écrire des articles de grande qualité ou répondre à nos interviews.

Ce numéro “transpire” les valeurs de Togezer : associativité et collaboration.
C’est le deuxième Yakafokon seulement mais nous en sommes très fiers et cela ouvre de belles perspectives et promet des discussions passionnantes.

C’est un très beau cadeau de Noël en avance !

Bonne lecture et “ bon bout d’an” (comme on dit dans le sud)

Réduire l’eco-empreinte de notre activité

Nous sommes partis à la rencontre d’entrepreneurs dans le voyage aux convictions bien tranchées sur le sujet, ils ont mis en place des actions concrètes dans leur entreprise, pour leurs voyageurs. Nous vous les partageons ici, pour vos donner des idées et également pour en débattre, n’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires pour chaque article.